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propagande et censure lors de la grande guerre
14 février 2009

Date d'émission Nature Taux (%) Rapport (en

Date d'émission

Nature

Taux (%)

Rapport (en milliards de francs)

20 juin 1914

Rente

3,5

7,7

13 septembre 1914

Bons de la Défense Nationale

5

13 février 1915

Obligations de la Défense Nationale

5,68

Novembre 1915

1er emprunt de la Défense Nationale

5

15

Octobre 1916

2e emprunt de la Défense Nationale

5,63

10

Octobre 1917

3e emprunt de la Défense Nationale

5,83

10,2

Octobre 1918

4e emprunt de la Défense Nationale et de la Libération

En juillet 1914, la situation financière de la France était difficile. Le budget voté très en retard n’était pas équilibré par des recettes certaines. L’emprunt de 805 millions de francs en rentes 3,5 % amortissables, décidé par le gouvernement le 20 juin 1914, souscrit principalement par des établissements de crédit et les spéculateurs en bourse, n’avait pas fait recette, et seulement 515 millions étaient réalisés en novembre.

Les mesures financières votées avant la guerre durent par conséquent être profondément modifiées. Contrairement aux usages, dans l’improvisation, le gouvernement fit appel aux petits épargnants. Le 13 septembre, il équilibra son budget avec l’émission de "Bons de la Défense Nationale". Les coupures étaient de 100, 500, et 1.000 francs à échéance de 3, 6 ou 12 mois, et intérêt de 5 % payable d’avance. L’opération fut un tel succès que le ministre des finances Ribot déclara : "le trésor a intérêt, non seulement pour se procurer des fonds de roulement, mais aussi pour le placement de ses emprunts futurs, à prendre de plus en plus contact par ses comptables avec le public, où il trouvera sa clientèle la plus fidèle et la plus sûre".

Au total, début février 1915, l’État emprunta en France, tant pour 1914 que pour 1915, environ 7,7 milliards de francs dont 3 milliards provenaient des "Bons de la Défense Nationale" souscrits, pour les plus longs, surtout par les départements agricoles ; 800 millions venaient des rentes à 3,5 % et 3,9 milliards avaient été prêtés par la Banque de France

Avec l’année 1915, la guerre est totale et toutes les ressources sont mobilisées, humaines matérielles et financières. Le 13 février 1915, pour faire face aux dépenses militaires croissantes, des "Obligations de la Défense Nationale" sont émises sans limitation et, comme pour les bons, l’intérêt à 5 % est payable d’avance et exonéré d’impôt. La propagande par l’affiche devient le moyen le plus efficace pour mobiliser les esprits et les moyens financiers. Elle fait appel à l’esprit patriotique, aux civils paysans pour les soldats et demande, entre 1915 et 1918 à "verser" à quatre emprunts pour la Défense Nationale.

Première partie: L'école et la mobilisation de la haine contre l'ennemi

Susciter la haine pour l'ennemi auprès de ses nationaux apparaît au gouvernement comme une tâche importante, mais on pourrait presque dire qu'en août 1914, elle semble superflue. En effet, "l'union sacrée" a montré que l'ensemble de la nation avait répondu pratiquement sans résistance à l'appel aux armes et l'on peut penser que les sentiments germanophobes ne furent pas difficiles à réveiller si l'on considère le climat de tension qui régnait entre les deux pays depuis déjà plusieurs années.

Cet enseignement de l'histoire de la guerre se voit enrichi par l'édition d'affiches, émanant d'un service de la propagande du Ministère de l'instruction Publique. L'une de celles-ci est consacrée aux buts de guerre de l'Allemagne.

L'union amicale d'Enseignement par l'image patriotique se donne pour tâche de fournir aux établissements scolaires des collections de diverse nature: bons points et autres récompenses, cartes postales, images murales.

Témoignages sur cette propagande exposant les atrocités de l'ennemi, deux dessins de Poulbot, présentés en images scolaires et conservés au musée d'Histoire et de l'Education.

Deuxième partie : L'école foyer national

L'école, par l'intermédiaire des enfants, devait être en contact permanent avec les familles et assurer ainsi, en cette période de crise, le maintien et l'affermissement de la confiance.

Elle avait également pour rôle de rassembler les énergies et de les engager dans la voie de réalisations au service de la communauté nationale, la participation de tous à l'effort de guerre se faisant de plus en plus impérieusement sentir, à mesure que le conflit se prolongeait.

Propagande pour l'emprunt

C'est certainement à l'occasion des quatre emprunts de guerre que la propagande à l'école va se faire la plus intensive. Parallèlement à l'émission des "bons du Trésor" et des "bons de la Défense Nationale", l'emprunt va jouer un rôle prépondérant pendant la guerre de 1914-1918. Et c'est en partie grâce à l'influence de l'école sur les familles, qu'il connaîtra un vif succès,

La campagne de propagande pour l'emprunt se situe dans le cadre d'une action plus vaste, menée dès le début de la guerre, en faveur d'une restriction de la consommation en général, destinée à favoriser les productions directement nécessaires à la lutte. Et l'on va souvent faire appel à l'école pour promouvoir dans la Nation le sens de l'économie.

Participation aux travaux agricoles

C'est surtout au cours des deux dernières années de guerre qu'un effort va être tenté dans le pays pour accroître la production agricole. En effet, à mesure que le conflit se prolongeait, il apparaissait de plus en plus nécessaire de garder les ressources financières pour acheter le matériel directement utile aux combattants, et pour cela, le pays devait se suffire à lui-même sur le plan des denrées alimentaires.

On va s'efforcer d'associer l'école à cette entreprise, soit en faisant, une fois encore, le porte-parole des espoirs gouvernementaux , soit en mobilisant directement les écoliers pour la production agricole.

Troisième partie : L'école et la propagande vers l'extérieur

Ayant mobilisé la haine contre l'ennemi et travaillé à maintenir dans le pays un moral élevé et une volonté tenace de combattre pour la victoire, le gouvernement de la métropole devait également mener une propagande vers ses territoires d'Outre-Mer afin de marquer "leur communauté de destin et de sacrifice", une propagande de sympathie et d'amitié auprès de ses alliés et enfin une propagande vers les neutres.

C'est surtout vers l'empire et les alliés que les éducateurs vont être invités à diriger l'attention des élèves; une fois encore, on espère ainsi accroître la cohésion nationale et hâter la victoire du camp des "alliés" en renforçant leur union.

Témoignage de cette propagande, une Affiche scolaire éditée par le "service de la propagande du Ministère de l'instruction Publique" en 1918 et qui rend un vibrant hommage "aux milliers de volontaires indigènes qui ont combattu pour la France bien-aimée" et souligne le précieux apport en denrées de toutes sortes fourni par les possessions d'Afrique, d'Asie, d'Amérique, d'Océanie

CONCLUSION: Perspectives d'avenir

Les méthodes de propagande moderne dont la première guerre mondiale voit l'apparition vont connaître un développement considérable dans la période suivante au point de devenir un facteur déterminant du second conflit mondial. Elles ont montré leur efficacité dans l'instauration et l'affermissement des régimes fascistes et totalitaires.

Si la propagande est, en certaines circonstances exceptionnelles, un moyen indispensable pour assurer la survie d'une nation, elle ne doit jamais devenir une méthode de gouvernement des sociétés, sous peine d'anéantir le principe de liberté, base de toute démocratie véritable.

anissa

En effet, dès les premiers mois du conflit, l’enfant devient un instrument essentiel de la propagande en France comme en Allemagne. La militarisation de l’enfance se retrouve dans l’appropriation totale des faits de guerre et l’identification complète au combat national. Avec parfois une volonté très marquée de prendre part aux combats, d’en découdre avec l’ennemi, y compris chez des enfants très jeunes. Ce qui témoigne également de la transposition de la brutalité et de la violence nouvelle de la guerre sur les terres de l’enfance. Les cloisons entre monde adulte et monde de l’enfance tendent ainsi à disparaître. L’investissement de l’enfant dans la guerre atteint alors un point extrême.
La férocité nouvelle du conflit se trouve évoquée ici à travers le thème des atrocités allemandes, commises par l’envahisseur au cours de l’invasion de la Belgique et du nord de la France au début du mois d’août et en septembre 1914. Cette réalité constitue également, bien sûr, un thème de propagande repris et développé surtout à la fin de l’année 1914 et au début de 1915, mais périodiquement réactivé jusqu’en 1918, voire au-delà. La propagande insiste tout particulièrement sur la campagne de terreur menée contre les civils par les Allemands, qui se traduit par des exécutions, des viols et des mutilations, notamment les « mains coupées » des enfants, les prise d’otages, la destruction de bâtiments, l’assassinat de blessés et de prisonniers. L’intégration des atrocités du conflit dans le monde de l’enfance signale les seuils d’investissement dans la lutte franchis pendant la guerre
.

L'école doit être la grande inspiratrice du "sens national" autour de laquelle se rassemblent toutes les forces du pays qui ne contribuent pas directement à la défense du territoire. On espère par l'intermédiaire de l'école, atteindre l'ensemble des foyers français et leur insuffler ainsi la flamme du dévouement et du sacrifice total à la patrie.

Les pouvoirs publics ont très bien su discerner tout le parti que l'on pouvait tirer de cette influence et ils se sont efforcés, à travers l'école, d'unir plus étroitement la nation et de la mettre en état de supporter l'une des plus terribles épreuves de son histoire.

Propagande et censure à l’école en 1914-1918:

tableau récapitulatif des emprunts, en France,
pour la Défense Nationale, entre 1914 et 1918

La propagande par les affiches:

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